L'instant Thé

Encore un Dimanche pluvieux....

La pluie aime nous cloîtrer loin de la civilisation réelle, choisissons alors la semi-virtuelle cachée, celle gentiment en ébullition devant un écran.Rejoignons cette catégorie, dehors, c'est trop gris, le vent gronde et risque d'agresser les cheveux mouillés par la douche tardive.

L'écran impassible est régulièrement (surtout le Dimanche) accompagné d'un thé, d'une belle tasse d'où s'échappe une vapeur rassurante. Le carré de chocolat ne manque pas à l'appel, celui de la tablette la moins chère de la Biocoop du quartier. Equitable de surcroît, c'est la BA dominicale.

Un mot sur le Thé : c'est le Thé " Rouge baiser ", "mélange de thés verts de Chine et de rooibos d'Afrique du Sud, arômes citron, vanille, caramel, fleurs, fruits rouges et noirs. Morceaux de papaye et pétales de fleurs". Un thé rouge qui sent bon la cerise, un délice prêt à vous réchauffer.

Ajoutez à cela une playlist adéquate sur un nouvel onglet et le tour est joué, le Dimanche est plus enjoué. Direction le site "My Little radio", Deezer et la playlist..."la playlist qui fait durer l'été" (ou bien "pour méditer", ou pourquoi pas " pour chanter sous la pluie"... ).

L'instant Thé réveille des souvenirs avec ses musiques populaires, mystérieuses, ou même inconnues au bataillon. Musiques utiles pour méditer. Elles sont comme les thés, différentes notes de parfums méritées.

De la plus simple note à la plus sophistiquée.

Les playlists, comme les stations de radio, ont l'air de se ressembler mais dans le fond se distinguent, à force de les écouter. La même langue mais différents langages. La même planète mais différents mondes. Nous sommes de la même planète mais pas du même monde, des mêmes mondes.

Le langage du bobo, du politicien, de l'immigré, de l'intellectuel, de la terre, celui avec les verbes imparfaitement conjugués, de la simplicité, du superficiel... verlan, patois, franglais, philosophique, branché...S'adapter aux langages c'est comme s'adapter au Thé, il faut y goûter, ouvrir sa bouche et avoir l'occasion de se confronter à différents mondes.

Le meilleur thé est celui qui s'adapte aux saisons, c'est souvent celui-là que l'on choisit. Il s'adapte,il est flexible. Avec une bonne dose de confiance, de force, de sucre, il réussit.Un pauvre thé, noir, blanc ou vert peut s'enrichir, peu à peu, et disposer un jour de multiples arômes. Tout comme mon "Rouge baiser" du jour.

Il faut partir de la case départ, avoir été un simple thé vert, blanc ou noir, pour s'adapter à plusieurs langages, pour s'adapter au langage sophistiqué, pour passer de la station Skyrock à celle de France Culture, pour parler de Booba, La Fouine, Rihanna avec toi ou débattre du prix Nobel avec l'autre.

Les origines modestes du thé demandent à parcourir de nouveaux mondes dans le but de cueillir les arômes. L'Homme comparé au Thé se faufile tant bien que mal à travers ces univers étrangers qui, au fil du temps, s'éclairent sur son passage. Apprendre un nouveau langage, apprendre une nouvelle langue, savourer un thé neuf.

            

Thé d'inspiration japonaise.(photo Nadège Bls)

Observer et être fière de celles ou ceux qui ont à la base trempé leurs lèvres dans du simple thé, vert, noir ou blanc, sans être entourés d'une grande bibliothèque ou accompagnés d'un carré de chocolat délicat, et qui ont finalement atteint beaucoup de langages curieux et de mondes premièrement intouchables. Pas de richesses mais du courage. Une simple envie d'apprendre, de comprendre, d'écrire, d'enseigner ou de soigner, d'aider. Merci pour l'exemple.

En ce Dimanche pluvieux, optez aussi pour le Thé londonien. Le salon de thé du quartier affirme qu'il s'agit du meilleur en temps de pluie. Un rappel de l'ambiance vaporeuse et des trottoirs humides.

Faites une pause avec le thé et la musique que vous aimez !